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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 21:44

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Nietzsche : ce nom raturé de tant de commentaires, comme raturée la puissance de penser à sa propre hauteur. Non pas penser selon les critères et les thèmes traditionnels ou à la mode, mais penser, à la hauteur de l'évènement d'être ici, en vie, sur Terre. Penser ce que l'on a à penser, soi, au lieu de faire des dissertations. Hegel, le penseur écolier, le penseur premier de la classe et qui travaille pour sa classe, la bourgeoisie, s'oppose en tous points à Nietzsche, celui qui vagabonde, jusqu'au risque de la folie, sur les chemins de traverse, l'école buisonnière présocratique. Quand Hegel dit : « Spinoza ou point de philosophie », pour aussitôt le dépasser, croit-il, vers une pensée de l'Histoire qui n'est qu'une histoire que se raconte la bourgeoisie à elle-même, c'est l'hommage du vice à la vertue, l'utilisation, en philosophie, d'une technique de pouvoir : rendre hommage pour mieux effacer. Aussi nous avons de la chance d'avoir cette lettre de Nietzsche où il s'extasie de sa lecture de Spinoza : « j'ai un prédécesseur et quel prédécesseur... ». Hegel ne découvre pas l'histoire, ça c'est Marx qui le fera. Hegel découvre «  le discours ininterrompu que l'ordre présent tient sur lui-même, son monologue elogieux. (…) l'autoportrait du pouvoir à l'époque de sa gestion totalitaire des conditions d'existence » (Debord, La société du spectacle, 24), à savoir le spectacle. Hegel est la métaphysique qui fonde les exactions bourgeoises, passées, présentes, et futures. Alors que Spinoza est innocent de tout cela, lui qui voyait par les yeux de l'esprit, l'éternel, comme chacun peut y arriver avec de l'application. Nietzsche fou, c'est Hegel qui triomphe, mais les discours autorisés, compétents, ne font que mener l'humanité à la tristesse.

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 03:13

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Nous voyons que de Platon, Socrate, à Spinoza, il y a une continuité philosophique, celle de l'éthique du discours. Malgré l'opposition entre ceux qui croient au transcendant, et ceux qui n'y croit pas, ou plutôt qui, par un mouvement de devenir, entrent dans l'immanence comme « une vie » (Deleuze, dernier texte), l'éthique du discours est le fil de la philosophie. Socrate, dans Platon, s'oppose aux sophistes, Spinoza, lui, plutôt aux pouvoirs religieux. Peut-être est-ce parce qu'à l'époque de Spinoza, la philosophie, la liberté de penser en acte (et pas seulement en puissance, telle que chantée par Florent Pagny), la liberté de créer sa propre pensée, en autonomie par rapport à la doxa est menaçée autrement qu'à l'époque de Socrate et de Platon. Le sophiste prend le pouvoir politique, le pouvoir religieux sur les esprits. Entrons dans l'ère du soupçon : pourquoi nous sommes encore pieux ? Parce que nous ne vivons pas de façon immanente. Si le sophiste et le religieux trichent, c'est parce qu'il utilisent le langage pour acquérir du pouvoir. Or le philosophe ne triche pas : suivant cette éthique du langage qu'il entrevoit, il ne suit pas la pente du langage vers la domination de la grégarité. Le pouvoir n'est pas bête, mais il règne par la bêtise. Le philosophe, s'appuyant sur la tradition de la philosophie comme éthique, est un danger pour les pouvoirs, car il sape les fondements de l'ordre établi, puisque, sous couvert de la liberté de penser en puissance (elle est impossible à retirer, comme cela a été démontré par Spinoza), ils empêchent les humains d'en faire usage, travaillant toujours à leur faire répéter ce qu'il dit (idée de Krishnamurti). Le pouvoir est toujours duplice : devant il répète, se mettant ainsi apparemment à la hauteur et à la portée de tous, et derrière il stratégise autre chose. La philosophie, elle, est toute d'un bloc, c 'est à dire, elle est vraie, ou elle ne manipule pas.

 

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 02:40

Le problème est que Socrate s'appuie sur la lumière de la vérité, la lumière de la vérité qui tombe dans la caverne et par la relation qu'elle entretient ainsi avec les corps qui sont dans la caverne, créent des ombres que nous prenons pour la vérité, des opinions. Le philosophe, cherchant la source de cette lumière, sort de la caverne mentalement, spirituellement, et trouve ce qui est la source de la vérité, la lumière du divin. Je ne sais si cette description de l'allégorie de la caverne satisfait exactement à Platon, mais il me semble qu'elle aurait réjoui Spinoza. Qu'est ce que rajoute Spinoza à l'allégorie de la caverne, quant à la nature, à l'essence de la vérité, lui qui sait que tout est sur le même plan, plan d'immanence mental et corporel, le tout rassemblé en un concept de Dieu, Dieu qui n'a pas créé l'univers mais est l'univers, l'univers en devenir (c'est ce que nous sentons) mais en vérité l'univers éternel (c'est que nous pouvons comprendre).

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 02:39

Je ne sais pas si la fonction de la philosophie est de créer des concepts. Dans le livre Qu'est ce que la philosophie, ou Deleuze et Guattari expose cette idée, c'est une idée polémique, contre les publicitaires et contre les nouveaux philosophes, les avatars de la philosophie dans la société du spectacle, dont Onfray fait partie. L'idée qu'il ne faut pas faire pleurer les philosophes dans leur tombe, idée qui fuse sous la plume de Gilles Deleuze (était-ce lors d'un matin gris, d'une nuit d'insomnie ou en plein midi nietzschéen?) est aussi philosophique que ses concepts de machine désirante ou de déteritorialisation. Ce qui caractérise la philosophie, sans sans doute suffire à la définir, c'est un usage éthique du langage. Quand le sophiste s'emploie à séduire ses auditeurs, à les flatter, à les caresser dans le sens du poil, Socrate le philosophe a plutôt tendance à les tancer, à les mener dans des apories, en tous cas à les amener à leur propre vérité, quand le sophiste s'appuie sur leurs prejuges, leurs opinions déjà faites, pour s'attirer leur faveurs et leur suffrages.

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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 22:33

Toute cette magie, extrèmement puissante, réclame du combustible. Par exemple, chez les skavens, la façon la plus simple de produire des eclairs de combat est, pour le sorcier, de « detruire du diamant », comme ils disent. Le sorcier tient dans sa main des morceaux de diamants, il tend le bras vers la zone du ciel d'où il veut faire tomber l'eclair (donc du cote de l armee adverse, mais des sorciers rendus fous par des sorts adverses peuvent tout à fait se « tromper » et faire apparaître un eclair au dessus de l armee dont il fait partie, et meme de lui meme, avec les consequences desastreuses que l on sait), et il laisse « agir le fluide ». Laisser agir le fluide demande un apprentissage difficile, long, et perilleux. Les sorciers ont tendance à décrire cela comme une possibilité offerte par ce qu'ils appellent l'Eveil. Toujours est-il que, au bout de quelques secondes, pour les sorciers les plus expérimentés et géniaux, les éclairs s'abattent sur le sol, ravageant ce sur quoi ils tombent.

 

Hier, Flur a fait tombé un éclair sur l'armée de Duindir, le chef nain qui voulait chasser sa tribu des terres du Kor où elle vit depuis quelques semaines. Tout ça parce que dans les profondeurs, se trouve nombre de veines de diamants, si c'est une raison ! En tous cas, l'éclair sema la panique dans les rangs nains, et l'armée de Saubek, le chef skaven, n'eût pas de mal à la mettre en déroute. Flur, évidemment, ne reçut pas sa récompense tout de suite, car après un fait pareil, il était épuisé. En effet, faire des éclairs, ça fatigue le sorcier. Il partit donc se reposer dans sa tanière, suivi et gardé par ses gardes.

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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 17:59

LA CHOSE VENUE D'AILLEURS

 

 

 

 

Dans la tanière le noir était complet. L'homme-rat Flur Jestek Uewula, que nous nommerons Flur dans la suite du récit pour plus de commodité, se réveilla le premier. Les autres habitants de la caverne sombre dormaient encore tous. Les hommes-rats voient dans le noir. C'est une civilisation à part entière, avec ses coutumes, ses chefs, plusieurs dieux et sa manière de faire la guerre. Il y a même des artistes, mais on les nomme sorciers, car les choses étant ce qu'elles sont dans l'univers de Flur, il est possible d'invoquer des êtres venus d'autres dimensions que la physique, pour leur faire prendre corps ici et maintenant, de lancer des éclairs en captant l'energie du ciel, ou encore d'envoûter des foules entières avec de la musique pour les plier à la volonté du sorcier.

 

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 12:12

Shogi is a martial art of mind. The preparation of the attack is slow, but the attack itself is
often made at ligtning-speed. You can imagine two experienced samurais, watching each other,
slowly gathering forces for a decisive attack. Patience is a virtue, we all know, but to acquire
patience is a difficult way. And in shogi patience is decisive. Do you remember this scene in
Akira Kurosawa’s "Seven Samurai"? A angry samurai wants to fight a calm samurai. The calm
samurai doesn't want to fight, because he doesn't want to kill someone unnecessarily. But the
angry one doesn't let him choose, so they fight. We see the angry samurai run to his opponent,
pass him, and fall a little more further, dead. Between live and death, a katana striking at
lightning-speed. Don’t we often experience that in shogi: by our lack of patience, we lose good
shape, don't construct tickness, miss the taikyoku-kan (situation juedgement), and finally lose ?
My second point is that there are endless possibilities in shogi, so you have to calm and purify
your mind to play it well. In the art of japanese archery, the bowmen attains a state by which
there is no more difference between the bowman, the arrow, and the target. To attain the target
is to attain oneself, they say. This state of mind is called in zen satori. You don’t have to shot
the arrow, but something else do it (from "Zen in the Art of Archery" E. Herrigel). And there
is no more difference between victory and defeat. The zen master Taisen Deshimaru tells us,
what the zen do, scientifically speaking, zen reactivates fully a part of the mind, that our logical
education reduce a lot.
This part of the mind is the seat of unconscious. So zen is connected to psychanalysis, but it
is another story. But concerning shogi, i think we can say that the great players don’t play with
only conscious logic, but with their unconscious too. Only the unconscious can guide us in the
labyrinth of endless possibilities on the shogi board. This way somebody can forge his own
style, and find his liberty with this art. Because the problem of humankind isn’t to win or to
lose, but to live a happy life. For philosophers, I would add that the theory I developed here is
in fact the same as the one of Spinoza: logic in shogi is the second kind of knowlege, the reason
(common notions), and the intuition is the third kind of knowledge, the intuitive science.

Shogi, martial art
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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 22:17

J vois dans le rap les arrivistes se pavaner

Entourés de jolies prostituées

En face de l'écran y a la misère sexuelle

Y a les damnès de la Terre, y a les intellectuels

Une pinte de 8.6 pour tenir la soirée sur le cours Julien

Une soirée de de plus à attendre la parole du saint

Nul n'est prophète en son pays

Mais on peut tout de même essayer

De fuir un destin tout traçé 

Un ennui totalitaire

Ou soit tu t integres, trahis tes reves

Ou va rever dans le caniveau

Te faire cracher dessus par les arrivistes

Entourés de leur prostitués

Ils se moqueront bien de toi

Mais la loi du Dharma

Fait que bien souvent

Le clochard connait mieux la vie que le PDG

Le milliardaire qui controle les environnements dans lesquels nous évoluons

Environnements de choses et d'idées où nous vivons nos passions

Voit tout à travers le voile de l'argent

Voile de Maya qui separe les gens

De leur réalité

Car l'argent est une réalité

Qui tient en laisse la vérité

Quand par l'esprit de Dionysos qui rassemble les hommes et les femmes

On se rendra compte que nous vivons un rêve-cauchemar

Le peuple se lèvera un matin ou un grand soir

Et balayera l'organisation bourgeoise de la vie

Ouvrira en un éclair les possibilités

Et nous vivrons avec la poésie

Réalisée

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 11:49

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Des blocs de Los Angeles, Berlin ou Tokyo

Des quartiers nord de Marseille

Des prisons du monde entier

Et des hopitaux psychiatriques

Advient une clameur

Advient une rumeur

Que les poètes peuvent traduire en leurs mots désenchaînes

Elle parle d’une vie qui n’est pas après la mort

Elle parle d’une révolte logique

Du destin de l’humanité

Elle raconte des histoires inaudibles au telespectateur abruti et rendu vulgaire

Par les chiens de garde de la bergerie capitalisme

Ceux qui ont su rester des animaux nobles

Dans un environnement nivelé vers le bas

Parle au poète même s’il ne les connaît pas

Mes frères inconnus

Mes frères en révolte

De toutes parts part ce cri

« Révolution directe ! »

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 11:15

Ici passe le silence

 

« Alors je rentrai dans la maison et j’écrivis, il est minuit. La pluie fouette les vitres. Il n’était pas minuit. Il ne pleuvait pas. » 

 

Samuel Beckett, Molloy

 

Ici passe le silence. La nuit, le jour. Les jours glanés sur l’ennui, et les nuits pour préparer, comme on prépare un repas qu’on espère bon, les jours. Le livre long à lire comme un bon repas pour s’évader d’un quotidien terrible. Les jours rangés en rang comme des soldats qu’on fusille un à un. La sauvagerie des siècles passés, la sauvagerie des siècles présents. Un pense-bête en cas de malheur. Je n’écris pas le petit prince, je ne suis pas st ex, j écris ce qu’on entend une fois qu’on a fermé la radio : ça fait peur.

 

Alors il y aura le cortège des optimistes : ce n’est pas si grave, diront-ils en 36 langues. En paraboles aussi. Et de tout ramener à la situation personnelle de l’écrivain : « tu n’es pas à plaindre ». C’est certain. Ce n’est pas le problème. J’écris pour ce temps, pour le temps. J’écoute. Et ce que j’entends n’est pas teinté de bonheur. J’entends les vies perdues, les gens perdus, les gens qui ont besoin d’un bateau pour sortir. J’entends les travailleurs et les chômeurs, et ça fait une drôle de cacophonie.

 

Alors, la brèche : 68. Époque rêvée et peu comprise. Peu comprise parce que peu rêvée. Le rêve d’une fraternité humaine enfin réalisée, là, noir sur blanc sur le papier. Une fraternité humaine dans la réalité. On pouvait parler à son voisin. « Mais vous pouvez toujours parler à votre voisin ! » les entends je dire, ces plats réalistes. Non, on peut pas, d ailleurs on ne le fait pas, c’est tout dire. Possible et réel. Bergson et faux problèmes. Dans les classes de philosophie on pourrait apprendre la liberté, c’est rare. On n’y apprend que du baratin en général. Exceptions lumineuses qui confirment la règle. Morale fermée et ouverte. Appel du héros et du saint.

 

Je me trouvai donc entre l’aurore et le crépuscule d’un monde. Les oiseaux passaient dans le ciel noir, et la place était déserte. Soudain, je le vis, le chat aux lunettes noires des légendes. Il était famélique, ne parlait à plus personne. Il se jetait la tête la première dans les pires échauffourées, pour rien, pour perdre. Il n’avait plus rien à attendre de personne, puisque tous s’étaient réfugiés dans leur petit chez soi, dans leur petit quant à soi, dans leur petit moi. Il s’était ouvert (les dangers que cela implique), ils s’étaient fermés. Il prenait pour lui l’infinité réalité, l’Ouvert, ils prenaient pour eux les misérables confinements, le Fermé. La bataille était perdue ou du moins elle semblait l’être, à tout jamais. Triomphe de la bourgeoisie : nos révoltes nous marginalisent.

 

 

Ici passe le silence
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