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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 11:50
FRACTURE DU DOGMEFRACTURE DU DOGME
FRACTURE DU DOGME

Fracture du dogme

 

« Les hommes qui refusent et qui sont liés par la force du refus, savent qu’ils ne sont pas encore ensemble. Le temps de l’affirmation commune leur a précisément été enlevé. Ce qui leur reste, c’est l’irréductible refus, l’amitié de ce Non certain, inébranlable, rigoureux, qui les tient unis et solidaires. »

 

Maurice Blanchot, L’Amitié p 130

 

Le 29 mai au soir on apprit que le Non référendaire l’emportait largement, et depuis on peut espérer du changement en politique : crise majeure, en effet, comme le dirent tout de suite de nombreux hommes politiques. Mais de quelle nature est cette crise, voilà qui n’était pas facile à deviner en les écoutant donner leurs interprétations du fait (interprétations qui, remarquons-le, sont très rarement argumentées : exégètes qui ne s’embarrasse pas de raisonnements, autrement dit dogmatiques).

En fait, en écoutant les discours qui suivirent l’évènement, on pouvait faire une hypothèse sur la nature de la crise, sur la nouveauté dont le résultat du référendum est un symptôme : un certain type de discours ne fonctionne plus, ou fonctionne moins bien : il y a du jeu dans l’engrenage. Et comme c’est sur l’efficacité de ce discours que le pouvoir de la classe politique bourgeoise est fondé, depuis une date qui est difficile à fixer, mais à la limite, depuis l’apparition des démocraties en Europe et aux États-Unis, les hommes politiques ont bien raison de parler de crise majeure, et de s’inquiéter des solutions qu’on pourrait y apporter. Malheureusement pour eux, il n’y a sans doute pas de solution à cette crise qui puisse, pour la plupart d’entre eux, leur garantir qu’ils sortiront de la crise indemnes en tant qu’hommes politiques : il n’est pas facile de réapprendre une nouvelle langue, peut-être surtout lorsqu’il s’agit d’une langue de pouvoir. La population échappe aux hommes politiques, et certains sentent déjà le goût de la terre dans leur bouche, la terre avec laquelle une partie de la population excédée est en train de les enterrer vivants.

Le rejet de la Constitution est un dysfonctionnement d’un processus de constitution de l’Europe libérale (je dis ainsi pour faire vite, mais il faut bien s’apercevoir que cette expression n’est qu’une étiquette qu’on colle sur un mouvement qu’il faudrait analyser de manière très détaillée), dysfonctionnement qui fonctionne avec d’autres dysfonctionnements, dont celui du discours consensuel, le discours de la fatalité économique. En analysant ce type de discours, on fera plus précisément apparaître la nature du vote non.

 

Le Kapital, en tant que puissance anonyme, apparaît bien à ceux dont les possibilités de vie sont déterminées par lui, comme un fatum, un destin, le mouvement de l’histoire auquel on ne peut s’opposer. Mais, et c’est là le paradoxe, cette puissance anonyme qui domine les hommes, ce sont les hommes qui, au jour le jour, en acceptant qu’elle détermine leurs interrelations, la font vivre : nous produisons notre maître inhumain, la structure, le système qui nous domine. Raison pour laquelle, échapper à ce destin est possible, l’impossible est possible, car, par un acte de suprême retour sur soi-même, comme dit Nietzsche, l’humanité (et chacun, en tant qu’il ne se rapporte pas à lui-même comme à un individu mais comme à un fragment de l’être collectif, est l’humanité), peut inverser cette hiérarchie, c'est-à-dire qu’au lieu de se rapporter à autrui, et par le fait même, de se rapporter à soi comme à une chose (l’homme des sciences humaines), ce qui est évidement la structure sous-jacente à une pratique comme le sondage, et donc à la pratique politique qui se fonde dessus (de ce fait elle s’apparente à la publicité), il est possible de se rapporter à autrui et à soi comme à un autre, le lieu de l’impossible possible, ou autrement dit de se rapporter à autrui et à soi de manière éthique et poétique : en ce sens, l’alternative est bien « habiter en assassin ou en poète », réduire la vie à un mouvement qui ne continue que par la vitesse acquise, à un mouvement d’inertie, ou appréhender la puissance de mutation, de création, c'est-à-dire la puissance anhistorique de la vie, puissance par laquelle la vie sort des gonds de l’Histoire, échappe au sens qu’elle s’était à elle-même imposée : toute révolution est un nouveau jeter de dés.

 

L’humanité, en se rapportant à elle-même non comme à une chose, mais comme à la possibilité de l’impossibilité, refuse de se voir imposer sa direction par l’Histoire, ou aujourd’hui, puisqu’il en est la figure actuelle, par le Kapital, mais elle l’efface, elle la dissout. Comme dit Nietzsche encore, il faudra bien qu’un jour le cours de l’Histoire passe entre nos mains. Le refus opposé par des forces dont la nature est encore inconnue à ce jour, par une mauvaise volonté qui, quoi qu’on en dise, n’est pas l’apanage des français mais la caractéristique de tout mouvement anhistorique c'est-à-dire créateur au sens authentique du terme, est un refus de la fatalité, ou encore une fois un refus de la rationalité capitaliste.

 

Il ne suffit pas de construire, il faut créer, et ce en politique comme partout ailleurs : tous ceux qui ont fondé leur pouvoir sur l’impossibilité d’échapper au sens de l’Histoire, tous les hommes politiques et tous les journalistes dont le discours la présuppose sont menacés par le mouvement anhistorique dont le non n’est qu’un élément (en ce sens les journalistes qui comparent le non à un Mai 68 dans les urnes, Mai étant l’événement intempestif à l’état pur, le symbole de l’Histoire sortant de ses gonds, touchent une vérité, bien qu’on puisse leur faire remarquer que le principal intérêt de Mai 68 soit justement qu’il ne soit pas limité à se dérouler dans les urnes : Français, encore un effort…). Toute création a pour condition le refus des possibilités de développement historiques. Le non est un symptôme et un élément opérant de l’ouverture d’une possibilité de vivre ensemble qui ne soit pas celle qu’on nous propose et nous impose en disant qu’il n’y en a pas d’autre depuis des décennies. En ce sens, il est enfant de Mai. C’est lorsque la fatalité devient intolérable que s’ouvre la possibilité de l’impossibilité.

Parmi les autres élément du dysfonctionnement général qui est en train de s’amorcer, on peut repérer la fracture du parti socialiste, que ses dirigeants auront bien du mal à ressouder, fracture qui s’étend à tous les partis politiques, même si pour l’instant seul le PS en a donné une expression organisationnelle. En tout cas, la réunification du PS n’est pas la solution pour donner une expression politique au non. On peut aussi repérer les fractures qui au cours de la dernière décennie ont scindé certains syndicats comme la CFDT (SUD). Mais, plus récemment, et encore à l’heure où l’on écrit ces lignes, les mouvements de lycéens. Ceux-ci, en faisant dysfonctionner l’Education Nationale, s’inscrivent dans ce refus du discours de la fatalité économique, puisque la rationalité qui est en train de transformer l’Education Nationale en entreprise est bien celle qui proposait le traité constitutionnel.

De leur côté, les mouvements de droit au logement, des sans-papiers, des prisonniers, des banlieues, font partie de ce même mouvement de remise en question totale du système. Et justement, ce qui unit tous ces mouvements si divers est justement le refus des rationalités qui ont le pouvoir : rationalité boursière, rationalité induite par le système de la concurrence, rationalité de surveillance : « l’explosion des cités approche », mais aussi des lycées, des universités, des prisons, des entreprises : la fracture sociale n’est un souci que pour les partisans du statu quo.

Et comme partisan du statu quo, on ne l’est pas qu’au niveau macropolitique, mais tout d’abord au niveau micropolitique, on peut s’attendre à des fractures dans les familles, les couples, les groupes de camaraderie. Des hommes politiques disent que maintenant que la crise du référendum est passé, il faut rassembler les familles, rassembler les Français, et donc, de manière sous-entendue, rassembler les employés et les patrons, les élèves et les professeurs, etc. : bref, rassembler les gouvernants et les gouvernés. Mais justement, la crise est une crise de gouvernementalité : de plus en plus d’éléments deviennent incontrôlables, et ce que l’on appelle des solutions à la crise (manière de nous faire désirer ces solutions, de nous faire désirer le statu quo), ce sont des innovations dans la pratique de gouvernement qui réussissent à réduire le jeu de l’engrenage, à réduire cette zone aveugle des populations, cette zone incontrôlable où de plus en plus de gens sont en train de se glisser, échappant au regard et donc aux manipulations du pouvoir.

Espérons au contraire que cette fracture ne fera que se propager, que cette faille qui est l’abri de la liberté ne fera que s’agrandir : les forces du désassemblement sont aussi les forces du désensablement, dans cette société verrouillée par le consensus. Ce n’est pas le désir de l’unité mais celui de la lutte qui permet de créer, et ceci devrait être un principe pour ceux qui travaillent à l’apparition de l’inconnu (le nouveau), que ce soit pour les militants ou pour ceux qui font de la politique à un autre niveau. « La guerre est le père de toutes choses », disait déjà Héraclite dans l’Antiquité grecque.

Le non du 29 mai n’est en rien un non consensuel, ou dans son cas le consensus se limite au refus du consensus sur la fatalité économique, autrement dit au consensus sur la naturalité du capitalisme (à moins que ce ne soit sa divinité, en tout cas la loi au sens scientifique du terme). Il est temps de demander aux experts en économie, non plus seulement leur avis, ce dont se contentent dans leur immense majorité les journalistes, mais leurs raisons. Demander à quelqu’un son avis, et non ses raisons, c’est empêcher la question au sujet de la vérité de son discours. Ce n’est pas ainsi qu’on permet aux récepteurs du discours de comprendre ce qui est dit : on ne leur permet pas d’exercer leur entendement, et on les laisse conclure, sans le dire, mais comment conclure autrement, que ce qui a été dit est vrai puisque celui qui l’a dit est censé « s’y connaître », être compétent. On fait croire que l’économie est une science, mais justement un des critères principaux de la vérité scientifique est que le discours vrai est toujours réfutable, parce que la seule façon de contrôler la vérité d’un discours est qu’il soit accessible à la critique de la communauté scientifique. Et surtout, une théorie scientifique voit son sens être transformé par les théories scientifiques ultérieures, tel le principe de la gravité newtonienne par la théorie einsteinienne de la relativité. D’une loi universelle, il est devenu un cas particulier d’une loi plus englobante que lui, la manière dont cette loi s’applique aux objets lorsqu’ils se trouvent dans l’atmosphère terrestre.

Pas plus que la physique, l’économie n’est un discours révélé : la voix des experts n’est pas la voix de Dieu, et comme justement dans cette discipline il n’y a pas de consensus, par un simple souci de vérité, il serait nécessaire d’opposer à chaque expert un expert qui n’est pas d’accord avec lui, et que leur discussion porte sur les fondements de ce qu’ils avancent. Les journalistes, qui parlent beaucoup de science, devraient s’intéresser un peu plus à ce qu’elle est. Aujourd’hui, science, pour eux, veut dire vérité révélée, dogme : Dieu n’est pas mort pour eux, et son prophète est un think tank américain. Nos sociétés n’ont pas les moyens de se moquer de ce qui se passe dans le monde musulman : le dogme n’y est simplement pas le même. Et entre voiler des femmes et mettre à l’agonie le Tiers-monde tout entier, on peut se demander qui est possédé par le Diable. Les deux, sans doute. A moins que ni dieu ni diable n’existent ?

Nous disions tout à l’heure qu’il n’y avait pas de consensus dans le camp du non. Est-ce à dire qu’aucun de ses partisans ne croit au dogme ? Non point : un mouvement tel qu’Attac fait partie du peuple du Dieu Kapital : ils ne remettent pas véritablement en question la naturalité du Kapital, puisqu’ils n’en veulent qu’un aménagement, et non l’effacement. Eux aussi croient au destin. C’est d’ailleurs la principale raison de leur succès : ce ne sont pas des athées, ce sont des hérétiques. Et comme tous les hérétiques, ils peuvent s’appuyer sur le travail de l’Eglise, qui a pour effet de rendre indiscutable l’existence de Dieu. Plus difficile est le travail des athées véritables, qui ne peuvent s’appuyer sur aucune partie du dogme.

Mais on peut espérer que la fracture entre croyants et incroyants s’étende aussi aux groupes d’hérétiques. D’ailleurs, dans le cas d’Attac, cette possibilité n’est pas mince, car c’est une organisation assez ouverte à l’extérieur : dans le mouvement altermondialiste, il n’y a pas que des hérétiques. D’un désir d’aménagement du système, on pourrait bien passer au désir d’un système radicalement autre. Et ce mouvement n’épargnera pas l’extrême-gauche, qui n’est pas composée d’hérétique, ni d’athées, mais d’infidèles : il s’agit là d’une autre religion, autrement dit, ils ont rejeté le système, ils n’ont pas rejeté l’idée du système. Il ne s’agit pas là du communisme authentique, si le communisme est radicalement athée.

La véritable fracture n’est pas entre les hérétiques et les dogmatiques, ni entre les adeptes des différentes religions. Elle est entre les athées et les croyants. Il y a dans ce vote un refus radical de croire à quelque Dieu que ce soit. C’est pour cette raison que l’on peut espérer que les divisions que le référendum a révélé en même temps qu’il les créait ne feront que s’accroître : entre les partisans du non, il n’y a pas consensus. Entre ceux qui refusent tout système et ceux qui réussissent à limiter leur refus à l’espérance d’un autre système, la bataille sera rude.

 

« Ce que nous refusons n’est pas sans valeur ni importance. C’est bien à cause de cela que le refus est nécessaire. Il y a une raison que nous n’accepterons plus, il y a une apparence de sagesse qui nous fait horreur, il y a une offre d’accord et de conciliation que nous n’entendrons pas. Nous avons été ramené à cette franchise qui ne tolère plus la complicité. »

Maurice Blanchot, L’Amitié, p 131

 

 

 

Les citations de Maurice Blanchot sont extraites d’un texte intitulé « Le refus » qui a été repris dans le recueil L’Amitié. « Il fut écrit peu de jours après que le général de Gaulle revint au pouvoir, porté, cette fois, non par la Résistance, mais par les mercenaires » (p 131)

 

Addenda

 

Le texte qui précède, je le rédigeais dans les semaines qui suivirent le dépouillement du référendum, à partir d’une lettre écrite, sous le coup de l’émotion, à René Schérer. C’est lui qui m’encouragea à la remanier sous la forme d’un article de journal. Aujourd’hui, le 10 novembre 2005, un peu moins de six mois après que le résultat du vote fût connu, après que les Pays-Bas aient rejeté à leur tour ce soi-disant « projet » qui ressemble à s’y méprendre à une véritable constitution, rien n’a été fait par le gouvernement pour donner à ce qui est une décision du peuple des moyens d’actions conséquents. La surdité de la classe politique est presque totale, signe qu’elle est bien une classe, un ramassis d’ « apparatchiks ». Pendant ce temps, on souffre. Et si ceux qui affirment que sans cette Europe du dogme il n’est point d’avenir voulaient bien tirer les conclusions de ce qui est en train de se passer, voulaient bien méditer sur ces voitures et ces poubelles qui brûlent depuis maintenant près de deux semaines, ils s’apercevrait que l’avenir qu’ils disent être le seul possible pourrait bien se révéler un avenir où les émeutes seront monnaie courante, où il deviendra de plus en plus dangereux d’être pauvre, et où la sécurité se payera de plus en plus cher. Sommes-nous arrivé à cette dernière réforme à faire, à cette réforme impossible, à cette revendication qui ne pourra pas être concédée ? Nous ne le savons pas. Mais que ceux qui présupposent que les banlieusards se contenteront toujours de mettre le feu à des voitures ne crient pas victoire trop vite. Même dans les pires conditions la flamme de l’intelligence peut s’allumer, le feu de la révolte se propager. On parle toujours de ces jeunes incendiaires comme des sujets passifs : qui nous dit qu’ils ne se trouvent pas parmi eux certains qui pensent ? Qui nous dit ces nouveaux barbares ne trouveront pas leurs Attilas et leurs Gengis, leur Khans ? Etait-il donc si rare qu’au crépuscule de l’Empire romain, l’on affirme comme une évidence qu’il serait éternel ? «Depuis un siècle nous sommes préparés à des commotions fondamentales. (…) Nous ne nous laissons pas induire en erreur par le fait que les individus se comportent comme s’ils ne savaient rien de toutes ces préoccupations. Leur inquiétude montre combien ils en sont informés ; ils pensent à eux-mêmes avec une hâte et un exclusivisme qui ne se sont jamais rencontrés jusqu’à présent ; ils construisent et ils plantent pour eux seuls et pour un seul jour ; la chasse au bonheur n’est jamais si grande que quand elle doit être faite aujourd’hui et demain ; car déjà après-demain la chasse sera peut-être fermée. Nous vivons à l’époque des atomes et du chaos atomique. » écrivait Nietzsche dans Schopenhauer éducateur (4). L’avenir que les libéraux nous promettent n’est peut-être pas atroce seulement pour ceux qui le vivront dans la misère.

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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 20:03

les annes 90 a marseille, lycee marseilleveyre

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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 23:52

Dans l odysee, il est dit qu ulysse rencontra un cyclope, qu il se battirent et qu ulysse creva l oeil de ce cyclope... alertes par les hurlements de douleur de leur "ami", les autres cyclopes accourent et le cyclope blessé mais pas muet, leur dit, car ulysse avait dit avant qu il s appellait Personne etc

finalement Ulysse peut s enfuir, malgré qu il soit en inferiorité numerique ecrasante, juste parce que les cyclopes sont betes

de cette histoire, on peut dire qu homere meprisait les cyclopes

 

le mepris, un film de jean luc godard...

 

 

Ulysse et les cyclopes
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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 01:31
briser les Certitudes brise les
Dogmes. briser les Dogmes brise l’Hétéronomie. briser l’Hétéronomie brise le Pouvoir-non-consenti. briser le Pouvoir-non-consenti, c’est anarchiser le monde.
ⒶⒺⓃ☭⇄🤍💛❤️🖤🪶🙏

 

 

tout a fait mon cher Clodius Maximus, je suis admiratif d ailleurs de ta radicalité révolutionnaire... mais sache (peut etre le sais tu deja, d ailleurs), que dans les premieres pages du Coran, que je viens de lire, il est dit au sujet du doute que si tu doutes, c est que tu es un mecreant, je n ai pas tout analysé, mais l idee en fait c est que si tu doutes, c est que Dieu te fait souffrir, il semble qu il y ait une sorte de predestination... il est ajouté que Dieu est omnipotent, en gros, qu il a des eclairs pour armes, et qu il va reduire en bouillie tout se qui se dresse face a ceux qu il a choisi pour faire son regne sur Terre: c est a dire que les musulmans sont, semblent ils, destines a commander aux autres humains... ces quelques pages sont clairement un texte d embrigadement dans une espece de groupe humain qui est considere comme superieur a tous les autres etres humains, et, justement le signe a quoi on reconnait les humains qui font partie de ce groupe, c est qu ils n ont aucun doute sur le texte du Coran...

 

le simple d avoir osé ecrire cela, fait de moi un mecreant pour ceux qui ne sont pas touches par le doute en commencant a le lire le Coran... pour eux, je serai juge par Dieu de la plus severe façon, c est assez terrible..

en plus de l autre coté, je vais sans doute etre attaqué par d autres qui vont m accuser d etre islamophobe...

mais je n en ai pas peur, je revendique juste le droit au doute, que ces quelques pages me denient

 

Il y a une phrase de bertrand rusell ou il dit que les problemes du monde viennent du fait que les gens qui ne doutent pas sont plein de suffisance, sur d eux, et n eprouvent aucune gene a etre fascistes avec les autres, tout sur qu ils sont d etre ceux qui font l oeuvre de Dieu, en leur imposant des modes de vie qui ne leur conviennent pas, tandis que de l autre, les gens qui doutent ne sont pas sur d eux, souvent hesitants, et donc moins efficaces pour realiser des buts, et pour changer la maniere de vivre des autres, puisqu ils veulent fondamentalement etre libres, et non commander aux autres

rusell dit cela de façon plus condensee, mais je ne pense pas deformer sa pensee

 

or comme la philosophie est fondamentalement sceptique, comme le dit Rene Scherer quelque part, en tant que philosophe, je vois qu au fronton du temple de l Islam, il y a ecrit, non pas, connais toi toi meme, mais bien: interdit aux philosophes

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15 décembre 2023 5 15 /12 /décembre /2023 02:39

René Schérer, cent ans de lutte (actualitte.com)

 

je retombe sur cet article en cherchant les 26 lettres et un philosophe, le film

je relis de temps en temps rene en ce moment

plus je pense a lui, plus je trouve qu il etait tout a fait mysterieux

je l ai connu plusieures annees, il m a aidé a ecrire mon memoire sur foucault,
il etait dans le jury de mon memoire sur Nietzsche, et pourtant j ai l impression
d etre passé completement a cote de lui...

c est assez difficile a decrire...

lui, frappé si durement par des accusations vraiment affreuses, m a donné hospitalité intellectuelle dans son monde... il etait calme, rayonnant une sorte de bonté tranquille...

la magie de ses cours a operee... l amour est apparu en moi et une jolie coreenne du sud qui etait aussi son eleve studieuse, Y... de nombreuses aventures dans le Paris des annees 2000 s en sont ensuivies... une fois elle m'a dit a peu pres: "quand je suis avec toi, j ai l impression d etre dans un film"... l amour est en effet une aventure tout a fait etonnante... sans doute y a eu t il eu de nombreuses autres aventures entre des hommes et des femmes, des hommes et des hommes, des femmes et des femmes, autour de rené scherer, mais je ne le savais pas, alors que je le voyais au moins une fois par semaine... j ai l impression que d autres de ses proches en savait plus long que moi, mais j etais loin d essayer de savoir tout cela... est ce qu il avait reussi a creer cette "communauté inavouable", donc irrécupérable, par le système capitaliste? c est bien possible... l avenir le dira, mais je me sens plus optimiste maintenant...

 

en tous cas, Y m a paru tout a fait etonnante des le debut, une sorte de coup de foudre... elle etait dans le metro, avec rené et les autres eleves rentrant chez eux, et elle etait joyeuse et enjouée, cette gaiete qui dans Spinoza est la joie dans toutes les parties du corps, tandis que le plaisir est une joie d une seule partie du corps surtout... (la gaiete est donc pour Spinoza bien preferable au plaisir, sans l exclure car le plaisir cree des problemes dans le futur, tandis que la gaiete non, je ne me rappelle plus trop ce que dit Spinoza a ce sujet)

j ai cru qu elle avait mon age, et je n ai compris qu apres qu elle avait 20 ans de plus que moi... quand elle me l a dit, je n en croyais pas mes oreilles, j ai du pour l admettre lui demander de regarder sa carte d identité...

j avais a peu pres 25 ans a ce moment la

et, et c est la que cette histoire peu etre interessante mais tout de meme un peu personnelle me concernant devient en meme temps philosophique et politique, c est qu elle avait la grace de l enfance...

elle etait plus agee que moi, et elle etait plus enfant que moi...

et en plus je l avais rencontré au cours de rené scherer, un grand penseur de l enfance...

je n ai pas si un poete a parlé de cela, encore que sans doute, mais si on ne voit pas l enfant en l autre, on ne peut pas etre amoureux de lui...  il y a bien sur bien des gens qui s installent en couple, se marient ou non, etc, et meme ont eux memes des enfants, qui ne sont pas amoureux l un de l autre... il peut y avoir de l amitié, de l affection, de la tendresse, mais cela reste une relation entre "adultes consentants", il y a du plaisir dans la sexualité, et tout cela est sans doute tres bon... mais le probleme est que ça commence bien, et que cela finit tres mal... du moins c est ce dont rené scherer nous previent: c est le probleme de "l'egoisme a 2"...

pour ma part je ne connais pas tres bien d experience ce probleme, mais en fait quand on comprend vraiment ce dont il s agit, on comprend mieux pourquoi les societes humaines ont tellement de problemes, pourquoi il y a tant de souffrances humaines... Henry Miller, au debut de Sexus, decrit quelque chose comme l horrible araignee que sa femme a construit au plafond, je me rappelle plus bien, en tous cas toujours est il qu il n echappe a cet enfermement que parce qu il est tombé amoureux d une autre femme... et alors qu il etait enferme dans son mariage, il reprend l aventure avec cette femme qu il a rencontre comme par hasard...

 

c est dire a quel point, condamner l adultère, c est condamner l'amour... dans le film Les amants crucifies de Mizoguchi, l amour totalement innocent entre un homme et une femme conduit a la mise a mort des 2 amants, parce que l un des 2 est deja marié... la societe dit qu elle aime l amour, et en fait, elle le deteste...

ou plutot elle deteste ses effets, a savoir une revolution... alors imaginez un philosophe qui dit que l adultere avec quelqu un dont on est amoureux est en meme temps la façon de trouver des moments d eternité (les instants les plus heureux humains) et en meme temps de faire la revolution...

 

ces philosophes qui se dressent comme un defi face a l emprise sociale sur les individus, ces heretiques, c est

Fourrier, c est René Scherer...

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13 décembre 2023 3 13 /12 /décembre /2023 02:56

Bienvenue dans l’ Apocalypse

 

 

 

Je ne sais pas si on pourra encore lire ce texte dans 2 siècles. Je dis cela pour la raison suivante : les signes qui nous proviennent, la ou nous sommes, nous disent que ça commence à vraiment sentir le sapin pour l humanite. En effet pour l instant, le seul vaisseau spatial que nous ayons, nous humanité, pour naviguer dans l’Univers, c ‘est la Terre.

 

La Terre est une planète qui abrite un phenomene extremement rare dans l’Univers, un phenomene qui s’appelle la vie. En tant qu’humains, nous sommes des etres vivants. Pour l’instant, les avancees tres rapides ces derniers siecles de la science, n’ont pas permis de detecter le phenomene de la vie ailleurs dans l’Univers. De plus, l’humanite a mis, quand meme, assez longtemps a atteindre un corps celeste, a savoir la Lune, en 1969. L’humanite a mis plusieurs millenaires a partir de l’invention de l’ecriture (necessaire evidemment a ecrire des formules mathematiques permettant d envoyer un objet sur la Lune) a reussir ce qui, a l epoque, a paru fabuleux a beaucoup (mon pere m a raconte un peu a quel point c etait extraordinaire pour les gens de l epoque). D une certaine maniere, dans l idee de la science, il n y a pas vraiment de limites a ce qui est possible dans les deplacements dans l espace : en effet apres le paradigme newtonien, il y a eu celui d Einstein, puis maintenant celui de la physique quantique, donc il y aura sans doute d autre paradigmes. Donc il est possible d imaginer des objets allant plus vite que la lumiere, etc.

 

On pourrait donc imaginer une humanite naviguant dans l Univers a des vitesses qui defie l imagination, et donc decouvrir d autres planetes ou elle pourrait vivre. Mais tout cela demande du temps, evidemment… Passer du paradigme newtonien au paradigme einstein a mis plusieurs siecles… Les traveaux de beaucoup de gens, geniaux et moins geniaux… Puis l application technique de ces theories, il a fallu un peu de temps aussi… Tout cela ne peut se decider, aucun etre humain, aucun groupe humain si puissant soit-t-il ne peut en decider… L epoque est ce qu elle est, et pour passer dans une autre epoque, on ne peut le decreter. Ca arrive sans qu on s en apercoive, petit a petit, un peu comme Leibniz parle des petites perceptions qu apres nous allons unifier en « une vague ».

 

Par contre, les signes qui indiquent que l humanite est en danger, eux, semblent se rapprocher. On signale la disparition d especes animales et vegetales. On constate des changements dans le climat extremement inquietants. On contaste, c est dans les statistiques, et autour de soi, des depressions en grand nombre. Ecouter les gens dits « fous » ou « malade mentaux » (dont je suis, je n ai pas le cacher) est aussi interessant.

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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 08:27

Prophètes de Dionysos

 

 

 

 

« Un jour, peut etre, le siecle sera deleuzien. » - Michel Foucault

 

 

 

comme je le disais hier entre un peu de vin blanc, un peu de vin rouge,

 

dans la nouvelle acropole…

 

« tu peux reflechir toute ta vie, toute l eternite, mais jamais tu ne sauras

 

l effet et le goût du vin si tu n en goutes pas…. » 

 

Allo Platon, allo Badiou ?

 

C est ou qu on vous contacte ?

 

A qui je dois parler pour que vous compreniez quelque chose au Reel ?

 

Platon a dit que Diogene etait un Socrate devenu fou…

 

Diogene lui il arrive vers Platon et ceux qui le suivaient avec un poulet

 

deplumé, en criant : « voici l Homme ! »

 

En effet Platon avait dit que l Homme etait un bipede sans plume…

 

 

Diogene a bien raison et par cette action il montre qu il est a la hauteur de Socrate

 

Platon lui montre qu il est sur la pente descendante par rapport a Socrate, en effet

 

l anedocte continue ainsi : « c est pourquoi Platon rajouta a sa definition de l homme : « l homme

 

est un bipede sans plumes avec des ongles »

 

La Platon montre qu il n a pas compris Diogene : en effet Diogene, inspire peut etre par Protagoras,

 

(l homme est la mesure de toute chose), questionne radicalement la definition de Platon

 

L homme ne peut se definir par des caracteres exterieurs, mais par ses actes…

 

Diogene est plus humain que Platon…

 

Aristote lui est plus consequent : il definit l homme comme un animal politique

 

Ne connaissant pas bien Aristore, pas de cours dessus a l universite a part un seul a Paris IV,

 

je ne sais pas si la politique chez Aristote a pour condition le langage…

 

Il me semble que les animaux font de la politique, eux aussi…

 

Il se batte pour des territoires… Parfois ils essaient d intimider, parfois ils volent des choses,

 

par exemple les pies voleuses ou les singes de Bombay, par la fenetre, des fruits ou des pierres precieuses,

 

parfois ils se tuent entre eux, pour se defendre ou pour voler du territoire

 

meme les plantes jouent au jeu de go…

 

donc il y a une sorte de politique dans tous les animaux…

 

les fourmis ne sont pas sans politique, mais l organisation des fourmillieres est tres stricte…

 

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 21:50

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De nombreux philosophes sont de très grands lutteurs contre le nihilisme et ont créé des idées puissantes pour réussir ce que beaucoup d'êtres humains considèrent comme impossible, à savoir se battre avec le nihilisme : en effet pour beaucoup d'êtres humains, voire la plupart, le nihilisme est. Ils ne cherchent même pas à se battre contre lui.
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C'est pour cette raison que la phrase de Brecht : " ceux qui se battent peuvent perdre, mais ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu" est si importante
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Donc la lecture de certains philosophes, lecture qui prend du temps, et d'ailleurs autant de temps que l'on veut puisque l'on peut relire les textes de ces grands libérateurs de l'humanité, et en plus en choisir certaines phrases spéciales pour les méditer, etc...
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Est un de ces exercices inventés par l'humanité pour réussir l'impossible : lutter pied à pied contre le nihilisme et avancer, soi-même, vers une vie plus heureuse en général, et en même temps faire avancer l'humanité vers le bonheur utopique, vers l'humanité heureuse, dans chacun de ses quelques 7 milliards de menbres...
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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 05:29
Comment lutter efficacement contre le nihilisme et les nihilistes 'partie 2)
Comment lutter efficacement contre le nihilisme et les nihilistes 'partie 2)

Comment lutter efficacement contre le nihilisme et les nihilistes 'partie 2)
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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 02:40

Il est sans doute vrai que forcer les choses est inefficace et énervant, pour soi même et pour les autres, mais il n'est pas moins vrai que quelqu'un qui ne ressent jamais l'envie de forcer les choses est un parfait nihiliste. Les nihilistes sont donc plutôt avantagés dans les combats qui les opposent aux "surhommes", à ceux qui luttent, et qui luttent parce qu'ils savent que la vie vaut la peine d'être vécue. Les nihilistes sont avantagés dans ce combat, mais la vie n'a pour eux aucun sens. Ils n'ont ni amis, ni amour. Ils jouent à n'importe quel jeu qui se présente, mais pour eux aucun jeu n'a jamais d'enjeu. Il semble donc que la manière la meilleure pour les humains qui aiment la vie, pour qui certaines personnes différentes sont spéciales et importantes, ceux qui sont capables d'amitié et d'amour pour quelqu'un d'autre, de lutter contre le nihilisme et les nihilistes n'est pas d'essayer de les changer ou de les détruire, mais bien de rester calme et serein face à ceux pour qui la vie ou la mort de leurs soi disants amis et personnes avec qui ils ont des relations sexuelles n'a aucune importance (ils fonctionnent comme des ordinateurs qui calculent, se contentant d'essayer de s'élever dans les hiérarchies sociales et de gagner de l'argent, ou alors d'organiser des orgies sexuelles argent, honneurs et volupté), de réagir le moins possible à ces nihilistes, jusqu'à temps que le vent des causes et des conséquences, vent qui est une des lois fondamentales de l Univers, poussent ces nihilistes vers un autre jeu, vers quelqu'un d'autre... ( ce que j'appelle vent ici se nomme traditionnement le devenir depuis le début de la philosophie, Héraclite, on ne se baigne jamais 2 fois dans le même fleuve). Chaque être humain, et même sans doute chaque être vivant qui aime et pour qui d'autres êtres vivants ont de l'importance est confronté aux nihilistes et au nihilisme de nombreuses fois dans sa vie.

Comment lutter efficacement contre le nihilisme et les nihilistes
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