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13 septembre 2014 6 13 /09 /septembre /2014 09:55

Bon. Mais ne noircissons pas le tableau, on n'y verrait plus rien. C'est clair que ce qui l'a coulé, c'est le consensus. Qu'est-ce qu'il y peut, à cette ligne de pensée mouvante qui l'écarte toujours un peu plus du centre de la société, pour que d'autres n'en devient pas ? On dit : il a coulé et cette histoire elle dit : on l'a coulé. C'est à dire, c'est la faute à la société. Aussi gros, aussi con que ça. C'est con, la réalité. Surtout quand la plupart ne peuvent pas se regarder en face faire ce qu'ils font. Sinon, ils laisseraient tout tomber. La société imploserait. Et c'est à ça que ça sert, parfois, la littérature : faire imploser une société.

 

Il n'est pas seul à être fatigué, beaucoup le sont. Fatigués de cette consommation et fatigués de ce travail qui ne sert qu'à faire consommer plus. Je n'écris pas tout ce que je pense de la situation, ça ferait peur et ce n'est pas le but. Mais il faut que ça se colporte, ça, la haine de ce système qui nous épuise. Mais sans que ça touche les gens, juste ça, la haine du système, pas la haine des gens. Les gens n'y peuvent rien. Ils sont complices, sans doute, pour la plupart. Mais ce n'est pas une raison pour les haïr. Dans l'inconscient ils n'ont pas réussi à mettre leur soi devant les exigences de la société. Là on voit qu'on part de loin, on part de loin parce que nous n'avons pas accès à nous-mêmes. Et comme le dit Artaud : «  Que chaque homme ne veuille rien considérer au-delà de sa sensibilité profonde, de son moi intime, voilà pour moi le point de vue de la Révolution intégrale. »

 

Et nous en étions là. Il en était là. Pourquoi raconter des histoires, pourquoi se raconter des histoires ? Il ne se passe rien, il n'y a plus que l'écran de télévision, et nos destins sont bloqués. Alors pourquoi ne pas faire de la littérature réelle, qui raconte la réalité ? Les rêves, c'est pour les midinettes, ici on dit le réel tout cru. Dans son impossibilité à devenir autre chose qu'il n'est. A ceux qui se racontent des histoires, alors que l'Histoire est gelée (Guy Debord), je voudrais faire peur. Rien qu'un homme devant une télévision, et puis c'est tout. Dans cette situation, n'y a t il pas tous la situation ? Tous les mystères du peuple qui s'est prostitué, qui n'existe plus qu'en tant que larve, que légume dont on cultive l'apathie ?

 

 

Pourquoi cette rage a détruire les histoires ? Pourquoi ne pas s'évader de ce monde tout gris ? Monde où les gouvernements disent qu'ils appliquent la seule politique possible, c'est à dire monde totalitaire ? Un jour on regardera notre époque et on la trouvera terrible. Je vous salue, peuples de l'avenir, mais sachez qu'il a fallu en passer par là, par le désespoir d'un peuple qu'on martyrise, qu'on bombarde de messages d'activités à faire, pour qu'il ne sache plus ce qu'il a à faire, pour arriver à l'avenir radieux dont vous jouissez. Sachez qu'il a fallu passer par cette impasse... Bien sûr vous le savez, peuples de l'avenir, mais que votre vigilance contre le mal qui ronge mon temps ne se lasse jamais... car oh vous qui êtes si hauts dans le bonheur, vous ne savez peut être pas ce que nous avons enduré dans l'Histoire gelée... Car quand tout semblait éteint dans l'avenir, quand les vies étaient sur des rails qui semblaient imbrisables, il a fallu des gens désespérés devant des télévisions dans le noir, et il a fallu un écrivain qui s'en rappelle, comprenne que c'était fatal et crie dans le noir...

 

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 14:14

« Tu ne connais pas sa voix, son aspect horrible... » (Brasco, rappeur)

 

« Dans les villes, dans les villages, partout, les écrivains sont des gens seuls. Partout, et toujours, ils l'ont été » (Duras, écrivain)

 

 

Il ne fait rien, ou plutôt si, il s'installe devant une télévision. C'est le jour mais les volets sont clos. Les images se reflètent sur son visage. C'est un homme qui semble avoir perdu pied. L'appartement dans lequel il ne vient jamais personne est sens dessus-dessous. Sans doute des fois il sort pour se procurer de la nourriture. A la télé les gens sont dynamiques et sociables, ce sont des modèles d'identification pour les autres, ceux qu'il entend à travers les murs. Est-ce qu'il a eu une vie avant de se terrer là, dans cet appartement, avec la télévision ? Sans doute, mais ce n'est pas la question, puisque ça peut arriver à tout le monde, de tomber dans sa situation. La vulgarité massive, désespérante, de la société, comme disait Duras, ça l'a conduit là, devant la télévision qui est la principale fautive de cet état de chose.

 

Est-ce que des gens ont cru en lui, un jour ? Oui, sans doute que oui. Ses parents, sûrement. Auraient-ils pu prévoir qu'il allait se retrouver dans cette situation ? Oui, car ça peut arriver à tous. Mais quand on voit un enfant, on ne se dit pas qu'il va se renfermer à ce point. On sait qu'il y a des dangers, on sait que ce n'est pas facile de vivre, d'avoir la force de se lever, de prendre son café, sa cigarette et puis de se mettre à travailler quand on n'a pas de travail rémunéré. On sait que c'est plus facile de tout laisser filer, en attendant quoi ? La révolution ? Mais la révolution n'arrive pas (sans doute à cause de toute cette activité extérieure qu'on a fait taire en soi), et sans qu'on s'en rende compte tout à fait, on a coulé.

 

Il habite dans une ville, ça pourrait être Paris, Marseille ou Lyon. C'est en France, et le matin, on entend un peu le chant des oiseaux. On entend aussi le bruit des voitures et surtout des 2 roues, ces trucs qui devraient être interdits en ville : ça c'est toute la journée, lendemain après lendemain. La rue est un espace bizarre où les gens ont l'air, pour beaucoup, violents, prêts à bouffer les autres. Beaucoup aussi ont l'air ravagés, comme lui sans doute. Mais ce n'est pas le pire : le pire c'est ceux qui ont l'air de sortir d'une carte postale de coiffeur. Ceux-là ils lui font honte, parce qu'il fait partie, lui, des ravagés de la vie.

 

 

Et qu'est ce qu'il pourrait faire, lui, seul, pour y changer quelque chose ? Qu'est-ce qu'on peut faire pour en finir avec les controverses téléguidées de la télévision ? Que chaque personne qu'il a rencontré sur son chemin lui a sans doute répété ? Sans doute que quelqu'un qui en est à ce point-là, c'est quelqu'un qui n'a rencontré aucun éveillé. Sinon il n'y aurait pas en lui ce désespoir constant. C'est le désespoir en effet de se sentir fatigué si tôt le matin et que personne autour de vous ne veuille, ou plutôt ne puisse, dévier, faire un pas de côté par rapport au consensus. Est-ce qu'il a rencontré des assistants sociaux ? Sans doute, mais y en avait-il un ou une qui soit révolutionnaire ? Qui voit l'avenir pour lui autrement que comme une intégration ? Mais l'intégration, il n'en est pas capable, par nature. Donc ils peuvent bien parler, ces consensuels, ça ne changera rien à son destin.

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 14:59

 

 

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34

 

LA NAISSANCE DE L'AMOUR

 

Nos vies ne valent peut-être pas grand'chose

Finalement au regard cynique de l'argent

On travaille et on s'amuse, enfin on essaie

Après la fièvre du samedi soir

Une longue semaine

Mais quand l'amour s'accroche

Aux cœurs des enfants de ce temps

Il y a peut-être une issue

Une porte qu'on n'avait pas vue, sans panneau et sans publicité

C'est se fondre dans l'ombre

Passer à côté de l'histoire pour s'inventer sa propre mémoire

Faites de petits rien

Et de grandes pensées

Dans le matin de l'amour

La vie devient fusée

Il n'y a que du noir

Mais c'est le rouge de l'amour et de l'anarchie

Qui donne le sens d'une vie

 

 

 

35

SOUS UN CIEL SANS ASTRES

 

Les enfants de ce temps ont soif de vie

Ils s'assemblent en groupuscules

Où les amours et les haines se construisent

Ils dérivent en meutes

Et font mentir les aiguilles des horloges

Trop tard venus pour le bonheur

Ils se sont aiguisés comme des silex vengeurs

Bien sûr, personne n'en perçoit rien

Que les sages

Et même pas eux-mêmes

Mais le poison qui coule dans leurs veines

Ils se sont en leur for très intérieur

Jurés de le recracher

Jusqu'à la dernière goutte

Jusqu'à la – révolution

 

 

36

AU BORD DU CHEMIN

 

Ici il faudrait s'arrêter

Contempler le chemin déjà parcouru

Énumérer les nuées de sauterelles

Auxquelles on a déjà survécu

Les marais dans lesquels nous sommes nés

Puaient comme des œufs séchés

Et leur plainte s'élevait vers un ciel sans astres mais

Nos voiles se tendaient

Sous un vent que n'avaient pas connu nos parents

C'était le vent du désert

Porteur de pierres précieuses

Qui rappelle que sous le sable

Les enfants de l'avenir dorment

Et même si nous ne savions pas comment les faire éclore

 

L'espoir survivait

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 18:27

32

 

LA POLITIQUE

 

Tout n'est que rapports de force pour le contrôle des esprits

Ça ne sert à rien de râler

Croyez-vous amadouer des gens qui n'ont pas d'oreilles

Croyez-vous changer leur politique avec vos protestations

Ils nous tiennent par les couilles et c'est comme ça

Des gens qui devraient lutter contre le système en sont les soutiens

Parce qu'on les a éduqués comme ça

Parce qu'ils ne voient pas d'autre manière d'être eux

Ce n'est pas facile d'être soi dans ce système

Et il y a tant d'illusions

Que toute vie actuellement est une mascarade

Que vas tu dire politicien de gauche aux junkies

Qui sentent l'extase comme la mort tourner dans leurs veines ?

Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas

Pas un soutien du système

Mais j'en ai marre de cette fausse tactique

Qui ne touche pas à la vraie politique

Si tu n'attaques pas le signe de ce qui est sacré ici

Tu n'attaques rien

Il faut attaquer l'argent

Il faut le brûler

Il faut aller vivre avec ceux qui n'ont rien

 

Ne voyez-vous par que les meilleurs sont les derniers ?critique-le-proces-welles21

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 12:30

28

 

UNE ÉPOQUE EN NOIR

 

Les acteurs sont prisonniers d'un rôle qu'on leur fait jouer

Le système est le grand metteur en scène de nos vies

Toute spontanéité perdue

Cet état de chose engendre l'ironie et la dérision dans le cœur des hommes

On attend la vague

Mais les flux sont sous le contrôle d'ordinateurs

De serveurs trop bien renseignés

Sur le moindre de nos mouvements d'humeur

Comment pourrait se révolter efficacement

Quand on a une petite idée de la vie ?

Bien sûr dans les cerveaux

Se fait jour la volonté de la lumière

La lumière du réel

Mais elle est au bout d'un tunnel

 

Qui sera long à traverser

 

 

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 18:23

20

 

LE CHANT DES PAS PÉNIBLES

 

Sous les affres de la publicité

J'ai peur de me répéter

Comme si elle, elle ne se répétait jamais

Mais j'ai le souffle pour faire danser les flammes de bougies que sont nos vies

Dans la débâcle

D'un long hiver

Ils sont partis de loin ceux qui ont fait les nations

Telles qu'elles sont, terribles

Ils sont partis de loin pour qu'elles ne soient pas que fabrique à esclaves

Esclaves contents, esclaves mécontents

C'est tout un quand on est esclave

Ô ce qu'il faut de temps

Pour quatre mots poétiquement mis bout à bout

Ce qu'il faut peu de temps

Pour quatre cent mille affiches

Vantant les mérites de faire nada de sa vie

On s'accroche on s'accroche

Bien que ça n'ait l'air de servir à rien

Dans les chants du capitalisme, malgré eux

Nous retrouvons un chemin

 

 

21

 

L'IMPULSION FONDAMENTALE

 

Et maintenant ?

Qu'un nouvel espoir se dessine

Encore inaperçu par la majorité

Qui continue son bonhomme de chemin

Il faudrait faire un pas de côté

Un pas de travers

Et verser du vin dans les verres des révolutionnaires

Il faudrait qu'on se réveille un matin

Et qu'on se dise qu'il faut vivre cette vie

Avec toutes les cartes

Au lieu de ne savoir pas quoi faire pour la changer

On peut écrire et trouver

Au bout du chemin d'écriture

L'impulsion fondamentale

Qui réveille du sommeil

 

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 10:08

NOSTALGIE DU FUTUR

 

Et puis il faut bien que ça s'écoule

Le sang dans les veines

La colère dans l'esprit

Les espoirs qu'on noie dans la misère d'un monde

Où les chacals triomphent

L'argent, l'argent, toujours ce sale intermédiaire

Entre toi et moi

Entre les frères de la Terre

Peu d'inspiration aujourd'hui

Pour surpasser de notre amour

Le destin noir qu'on nous a tracé

Mais si les mains court sur le clavier

Il reste toujours un espoir

Une lumière dans la nuit

Où iras-tu, où iras-tu

Jeune enfant qui vient de naître

Te réfugier ?

Trouveras-tu l'amour auquel tu as droit mais qu'on te refuse ?

Que les visages des gens dans la rue, par leur fermeture, par leur dureté te refuse ?

Où est le temps pour lequel je suis né ?

Et que peut-être je ne connaîtrais jamais ?

Il est dans le futur, là où les hommes sont tous frères,

Et ne passent pas leur temps à se mettre des bâtons dans les roues

Puisque ce ne sera plus ce qu'on leur apprendra à l'école

S'il y a encore des écoles

Non, ce futur qui est à portée de nos mains

Peut mettre mille ans à venir, tellement on nous a appris à nous haïr les uns les autres

Mais il existe, et même mettrait-il dix milles ans à venir

 

Qu'il est une lumière dans nos nuits

 

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 13:19

L'AUTRE CÔTÉ DE LA VIE

 

Alors ceci

Dit

Ce qui est dit ici

Voudrait s'inscrire

Sur une autre portée que l'usuelle, la pratique

Faire la théorie

La faire croître en son sein

Comme la graine au sein de la Terre, au sein de la mère

L'enfant espiègle

Joueur

Manipulateur de jouets, de jeux

L'enfant qui lance les dés du destin

Mais qui peut entendre

Ce qui se dit

A part ceux qui le savent déjà ?

Il est besoin de quelqu'un

Pour apprendre

Ce que l'on sait déjà

Une voix

A la limite de l'audible

Qui fait voir

L'autre côté

Qui n'est sans doute pas sombre

Mais au contraire c'est nous

Qui sommes, pratiquement

Dans le côté sombre de la vie

La lumière, à travers la fenêtre

A travers la caméra

Semble plus réelle

C'est à dire qu'elle accroche plus quelque chose

Qui ne laisse pas en place quelque chose

Dont on ne s'aperçoit jamais

Que ça est

 

 

 

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 18:59

LÀ QUAND PARLE

 

Quand

Parle

D'un profond langage qui résonne

Lacan

Animal parlant

Profère quelques vérités sur l'inconscient

Inconscient

Qui vient à la parole

A la parlotte

A l'incandescence

Au mouvement de la pensée

Et puis

Le silence gravé

Maintenant de quelque vérité nouvelle

Revient

Recueille

Nos esprits embrasés

D'une complicité nouvelle

D'une nouvelle idée

De la pensée

Point lieu ici

De faire de grandes déclarations

Point de manifeste

Et d'avant-garde

Mais quelqu'un qui parlant

Animal

Montre quelque chose

D'encore inaperçu

Peut-être impossible à voir

Mais maintenant audible

Comment

De ce qui ne change jamais

Dire le temps

Et faire bouger

La situation de ceux auxquels il parle

Situation conférée

Par le jamais dit ?

Mais dire

C'est remettre en question et donc ouvrir

Au plein sens du terme

L'inconscient ne s'y trompe pas et saisit la perche

A lui tendu

Par cette nouvelle Pythie

L'amphi

Résonne

Du bruit

 

Du non-dit

 

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 12:30

SAVOIR DE LA POÉSIE

 

La poésie dit un certain savoir

Dévalorisé

Inaperçu

Décevant pour l'avidité des hommes que l'époque presse

De remplir des formulaires

Gages de leur intégration

Mais

A l'heure entre chien et loup

Dans le ululement de la chouette

Le passage de la bête sauvage près de la maison

Et le feulement du vent dans les arbres

Tout s'éclaire parce qu'elle est

Elle

Inutile semble-t-il

Mais toujours

Présente

Absente

Véritable

Verticale ou horizontale

Toujours elle dit le Sacré

C'est à dire le Temps

Elle dit l'amour puisque toute véritable écriture est une lettre d'amour

L'amour à la vie

Et l'amour à l'humanité tout ensemble

Puisque les deux vont ensemble

 

Puisque les deux ne peuvent aller qu'ensemble

 

 

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