REVOLUTION LOLITA
“La foudre pilote l’univers.” Héraclite, 74
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es tu là mon charmant rayon de soleil
qui transperce de ton sourire magique
ma nuit sombre comme le milieu d’une guerre éternelle
toi, qui passe de la plus grande clarté à la sombre nuée
d un milliard de sauterelles
qui s abattent sur moi comme sur un pays fecond en blé
ce nuage noir qui s abat sur nos coeurs
ces soirs et ces matins où il n y a personne
sous les mains ou dans l esprit lorsque l heure d aimer sonne
ces matins de malheur où l esprit en délire
je pars en claquant la porte, furieux, ivre, cap au pire
ces soirs de folie où nous nous déchirons beaucoup trop
puisque les politiciens noient le poisson sur les ecrans fantoches
puisque la classe ouvriere est un doux reve dans l esprit de quelques revolutionnaires
les dingues et les paumés se jettent des sorts
et je te suis dans ta folie
et tu me suis dans mon delire sans issue mais loin de l ennui
et ces soirs de malheur où je deviens fou et je pars blessé dans la rue
charmante créature, charmante herbe sauvage qui vient de la rue
mais ça t arrive aussi de montrer ton cote sombre
ta puissance s erige dans une brillante ombre
la force est un animal puissant
mais pas facile a apprivoiser
la decouvrir c est aussi risquer d etre brisé par elle
nous le savons
nous l avons appris de haute lutte
mais l amour nous guide dans le beton
mais l amour nous guide par son frisson
notre revolte
c est comme le debut du monde
comme le debut d un amour
et ces soirs ou nous perdons pied
decroche ton telephone
laisse moi te le rappeller de maniere toujours nouvelle
que la musique est magnifique
mais que des fois il faut l amitié et l’amour pour le comprendre a nouveau
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Sur le jeu d echecs de la vie
J espere que tu geres
Car les potes qui trainent dans mon appart
Ne sont pas a 99 pour cent des anges
Mi hommes mi demons
Finalement il en suffit de peu
Pour que tout le monde parte en trip
Une bouteille de vodka avec du jus d orange
Une fille
Quelques grammes de weed
Les bagarres arrivent comme les oiseaux apres la tempete
C’est pas encore la fin du mois
On vit presque la fin des temps
Comme le gars qui parle direct de la cité
Rien du tout 10 jours apres avoir touché
On me fait la morale
Mais 100 balles c est pas grand-chose pour Jeff Besos
Pourquoi je me freinerai
Pourquoi je m ennuierai
Je prefere m amuser et m ambiancer avec les potes et lacher quelques trucs enerves sur le micro
Avec Shinobi et Ro pour le cbd crew
Je fonctionne au jour le jour
L important que mon telephone fonctionne
J appelle quand ça m appelle pas
Comme dirait Jean louis Aubert
Quand t as envie d quelqu un
Decroche ton telephone
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O poete respecte ta muse insolente
Qui s en va et s en vient comme les feuilles mortes sous l action du vent
Son action a elle est secrete
Sur ta tete ou se plante le drapeau noir d anarchie
Elle apaise l angoisse de se savoir piégé dans une époque
Où l esprit de calcul a remplaçé les grandes passions
On compte on compte on ne compte pas son effort à compter les sous
Sou par sou, on amasse les grandes fortunes
Mais que restera t il de tout cela quand exploseront les centrales nucleaires ?
Quand il n y aura plus de loups, quand l homme aura tout apprivoisé,
Refaisant le monde à une fausse image de lui meme ?
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Et le silence se fit sur la feuille blanche
Les oiseaux criaient dans la cour, entre les immeubles
J’étais seul, dans un joyeux désespoir
La roulette etant plutot mal tombee pour moi
Mais sous un toit, au chaud au debut de l hiver
Je pouvais m estimer heureux !
Et je l etais, derivant dans les mots de la langue française
Quand beaucoup allument leur television au reveil
Pour se faire devorer l esprit par les images et les sons toujours nouveaux
Mais repetant tous la meme chanson maussade :
« Soumets-toi ! Travailles ! Consomme ! Ne sois pas le clou qui dépasse ! »
Parler de ce qu’il se passe en Chine pour relativiser l’horreur de ce qui se passe ici
Est un effet de manche bien appris à la télévision
Mais la vie en ressort bien ennuyeuse
Et pour sortir de cet ennui il n’y a que le Black Friday
La consommation
Les drogues interdites mais qui sont le produit de consommation parfait
Donc qui se vendront facilement
L’hypocrisie de nos sociétés, l’hypocrisie dans nos têtes
Va finir par détruire l’humanité
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Patiente imagination en armes
Qui parle dans le silence des images et des sons
Qui parle quand plus rien n a lieu
Qui montre un chemin ignoré par la plupart
Meme dans la plus grande misere il y a toujours une radio
Pour detourner l humain de son veritable chemin
Un presentateur pour faire le malin
Un jingle pour empecher l idee de passer le mur des neurones esclaves
C est ça la Television
Un mur pour que le peuple ne se rende pas compte de sa propre situation
Tout perdure dans le desastre
La fin de l’Histoire n est pas reelle
Mais c est une realite aujourd hui
Comme la grande roue de Marseille l’Histoire est arrêtee
Dans des cycles qui donnent la bourgeoisie toujours gagnante
Il suffit qu elle continue, sempiternellement, le meme petit jeu
Jouer le peuple actif contre le peuple passif
“Oula la, ils ont saccagés un mc donald s!”
Pour faire peur à ceux qui devraient faire de meme
Pour soulever le joug qui sinon sera eternel
Leur catechisme est ennuyeux
Leur fin de l’Histoire c est l’ennui total
Le chemin de la guerison, c est celui de la revolution
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Lolita a pris les armes
Elle se ballade aux alentours des barricades
Qui ne manquent pas de se dresser dans le monde surcapitalisé
Comme des resistances face aux flics et a la télé
Toi comme une derniere fusee
Tu envoies des textes de St Exupery
Du doux du doux les uns les autres je vous en foutrai du doux
C est a la lutte qu il faut se preparer
Aux cocktails molotovs et aux paves
C est apres la revolution qu on sera doux les uns pour les autres
Pour l instant toute cette mollesse est instrumentalisee par la bourgeoisie
Je n ai rien d un foudre de guerre
Mais comment ne pas voir que nous sommes dans une impasse?
Si ça continue comme ça
L’age d or restera un mirage…
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Comment dire ce moment d eternite
Tes cheveux et ton visage qui joue avec les reflets du soleil sur l eau du lac
Quand je parle de ça a mes copains
Ils me regardent comme si je parlais chinois
Quand on sait où se trouve le sens de la vie
Le sens de la vie qu’il n y a pas à chercher dans l au dela
Mais bien ici, dans cette vie mortelle
Il devient le centre de gravité dont tous ces gens emportes par le vent de l Histoire comme des feuilles mortes ont besoin
Pour comprendre ce qu’ils font ici
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Et c est toujours l’algorithme qui nous remet sur les rails de l ennui
Ce qu’ils appellent la realité
J en fuis la trace comme la peste
Je m enfuis comme les cigognes face à l’hiver
Comment sortir des circuits programmés?
Il suffit de pas grand chose pour reprendre le voyage
Une voiture et un amour
Comme un chevalier au temps de l’Apocalypse
Un Don Chichotte perdu
Qui voit l Eldorado, le bonheur au bout de la route
J ecris comme on remonte une machine
Qui fera explosion mentale dans l esprit des lecteurs
Qui les conduira ailleurs
Que dans les sentiers battus de l algorithme
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Dans le chaos de ma tête et du monde
J’enchaine cigarette sur cigarette
Le jour est sombre
Les lendemains trompeurs
Le passé impénétrable
L’espoir ne vient jamais sans la crainte
Le destin de l’humanité incompréhensible
Difficile de se réveiller des rêves
De se remettre debout dans un monde qui fuit de tous les côtés
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Revolution dans l elocution
Enfermé ici sur place sans caution
Aucune que ma voix qui se place sur le son
Pour gueuler dansl indifference de la population
La place est nette dans le rap pour une parole revolutionnaire
Quelque chose qui fasse baliser les tortionaires
D une epoque qui se mange le cerveau
Pour sauver sa peau
Pour trouver la sortie du desastre par le micro
On essaye de sortir de l enfermement du troupeau
Les choses sont claires mais l invention d un nouveau mode de vie est difficile
Si j etais Bill Gates je donnerai ma fortune pour reduire à néant la famine
Les possibilites sont immenses mais la classe dominante, la raisonner est impossible
Elle n ecoute pas les sages elle fait le mal sans s arreter, sans temps mort, je la prend pour cible
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J avoue j y ai cru un instant
Une semaine, juste le temps
D un reve troublant
Où ton esprit est il parti
Je me sens seul et je m ennuie
Pas besoin de grandes phrases pour decrire ce sentiment
D amour la vitesse de nos sentiments
Est trop rapide, ça part en biberine tout le temps
Je ne sais pas je ne sais pas si on peut dire que le destin est mechant
Je sais juste que quelques instants d harmonie j y ai cru
Croire qu on pouvait vivre ensemble une vie mais tout cela n est jamais un dû
Tout cela se construit mais comment construire sur le sable meme si tu y es nue
La possibilité de l impossible est toujours a portee de nos esprits murs
Pour la revolte pour la liberté la revolution
Qui pretend faire du rap sans prendre position?
Qui pretend indiquer le sens de la rime sans arguments?
Pourquoi le coeur a t il de ces mysteres, pourquoi l innocent
Remue menage de ton visage sur ma vie d errant
Cree en moi tant de tourments?
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La force, la force
Toujours simple et discrète
Mais par laquelle se font les belles choses
Si entre 2 coeurs s etablit une connection heureuse
Rien ne la dissout
Et la vie prend un sens
Et la vie continue dans ce rêve triste qu est notre société
Prends conscience de toi, aimes toi
Et tu verras que les problèmes s evanouieront
En t’aimant toi meme
Tu trouves la possibilité d aimer sans possession ceux qui t entourent
Tu trouves la voie
Tu trouves la force….
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La clef est dans l’amour
Combien de temps avons-nous passés dans la tristesse
A haïr notre vie
Quand il fallait s’ouvrir à la Vie?
Elle m’a quittée, elle veut pas, elle veut plus
Tout ça c’est de la blague
La vie est pleine de possibles
Possibles en masses, en myriades
Toujours le chatoiement de l’Univers nous fera aimer
Soyons à la hauteur de nous-mêmes
Aimons, apprenons à aimer
Pour faire de la Terre un paradis
Et si ça a l’air naïf qu’importe
Il faut mieux fonctionner ainsi
Car les non-dupes errent…
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Je glisse dans un espace étrange
Ta beauté est extérieure et intérieure
L’enfant en nous
Est comme un ruisseau
Joyeux, sautillant, parfois lourd
De toutes les pensées sombres que nous traînons dans nos vies de fous
C’esst un ruisseau d’amour
Pas toujours facile de nager avec toi
Rien d’évident mais c’est un destin
Dans les moments difficiles
Je tangue, bateau, sous le vent furieux des passions
Je suis chaviré
Je suis dans l’extase
Parfois j’ai peur de ce qui va arriver
Douce destinée de mon coeur,
Comme un éternel retour,
Toi